Deux articles dans ce mail :
Agrocarburants : les banques françaises financent une fausse solution selon une organisation écologique
Les Amis de la Terre viennent de publier un nouveau rapport sur le financement européen des agrocarburants en Amérique latine qui révèle l'implication des plus grandes banques françaises, avec BNP Paribas en tête, la Société Générale, le Crédit Agricole, Natixis et Banque Populaire parmi les sources de financement.
Les Amis de la Terre demandent aux banques françaises impliquées de cesser immédiatement leur participation à l'expansion rapide des agrocarburants, qui aggravent la déforestation à grande échelle et les conflits sociaux, menacent la souveraineté alimentaire dans un contexte de
Alors que, selon les Nations Unies et la Banque mondiale, plus de 100 millions de personnes font actuellement face à une famine aigüe à cause de la hausse des prix des denrées alimentaires, les agrocarburants sont de plus en plus accusés de participer à cette crise et même de l'aggraver. Le rapport “Le financement européen de la production d'agrocarburants en Amérique latine” publié aujourd'hui par Les Amis de la Terre met en évidence les milliards d'euros d'investissements réalisés par les plus grandes banques européennes telles que HSBC, BNP Paribas, Barclays ou UBS, dans la production et le commerce de sucre de canne, de fèves de soja et d'huile de palme en Amérique latine.
Sylvain Angerand, chargé de campagne Forêts aux Amis de la Terre, explique : “Les agrocarburants d'Amérique latine sont de plus en plus importés en Europe. Leur production à grande échelle dans des pays comme le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et la Colombie est extrêmement controversée car elle mène à la destruction de l'Amazonie et d'autres écosystèmes précieux, ainsi qu'à la contamination d'eau potable. Les plantations géantes mènent également à la violation des droits humains des paysans locaux qui travaillent dans des conditions allant jusqu'à des formes d'esclavage moderne au Brésil”.
“Toutes les grandes banques européennes ont investi des milliards d'euros ces dernières années dans les entreprises lucratives de production d'agrocarburants comme Cargill, Bunge, ADM, Cosan et Brasil Ecodiesel. Plusieurs de ces entreprises ont été impliquées et condamnées pour leurs activités illégales en Amérique latine [2] ”, dénonce Sébastien Godinot, coordonnateur des campagnes aux Amis de la Terre.
On retrouve parmi ces investisseurs les grandes banques françaises telles que BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole, Natixis, la Banque Populaire ou encore AXA qui sont chacune impliquées financièrement dans trois ce ces compagnies de production, et même dans cinq pour BNP Paribas. Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre, demande : “Les agrocarburants constituent un business en plein boom dans lequel les banques françaises ont largement investi alors que des millions de personnes souffrent de la famine et que la destruction de l'environnement se poursuit. Les banques doivent immédiatement stopper leurs investissements dans ce secteur”.
Les Amis de la Terre demandent également à la Commission Européenne la révision de son objectif de 10% d'agrocarburants obligatoires dans les transports d'ici 2020, un objectif « irresponsable » selon les Nations Unies [3] et qui ne fera qu'exacerber les tensions. Les agrocarburants sont présentés comme une solution aux changements climatiques alors que les dernières recherches scientifiques mettent en doute leur intérêt climatique : ils pourraient au contraire accroître les émissions de gaz à effet de serre, notamment en incluant l'impact du changement d'usage des sols.
publiée le 20/05/2008
source: Les Amis de la Terre
http://news.deforestation-amazonie.org/actu.php?id=252________________________________
Carlos Minc veut protéger l'Amazonie des biocarburantsSuccesseur de Marina Silva à la tête du ministère brésilien de l'environnement, Carlos Minc a été reçu, lundi 20 mai, par le président Luiz Inacio Lula da Silva. Le nouveau ministre veut renforcer la présence de l'armée dans les zones protégées de l'Amazonie, dont il souhaite augmenter les surfaces.
"Aucun arbre ne sera coupé pour la production de biocarburants pendant ma gestion", a-t-il promis lors d'une récente conférence de presse à Paris. La déforestation illégale a connu une recrudescence en 2007.
Figure emblématique de l'écologie, Marina Silva a quitté le gouvernement le 13 mai en faisant état de "divergences" à propos du développement de l'Amazonie. Cinq jours plus tôt, lors du lancement du "Plan pour une Amazonie durable", elle avait été surprise par le choix de Roberto Mangabeira Unger, ministre des affaires stratégiques, pour coordonner le programme amazonien. "Mangabeira Unger est un bon chercheur, mais il est à Brasilia, trop éloigné de l'Amazonie, qui a besoin d'une approche régionale", estime M. Minc.
Secrétaire à l'environnement de l'Etat de Rio de Janeiro, M. Minc s'est fait remarquer par l'octroi, en temps record, de l'"autorisation environnementale" nécessaire pour la construction d'un complexe pétrochimique à Itaborai (45 km au nord de Rio). En dix-sept mois, il a accordé plus de 2 000 autorisations. "Le Brésil a besoin d'une loi de licences moins bureaucratique, plus rigoureuse", affirme M. Minc. Il espère ainsi rapprocher l'écologie et l'industrie, et obtenir plus de ressources, y compris de la communauté internationale. Il veut également adopter des incitations fiscales pour la préservation de l'environnement.
Cofondateur du Parti vert brésilien, lauréat du prix Global 500 des Nations unies pour les activistes engagés dans la protection de l'environnement, Carlos Minc a adhéré au Parti des travailleurs (PT, gauche), la formation du président Lula, à la fin des années 1980.
publiée le 20/05/2008
source: Le Monde
http://news.deforestation-amazonie.org/actu.php?id=253