Pour Info-Roselyne Bachelot relève les défis de la santé en Europe

Après une première journée de réunion, « informelle » mais particulièrement chargée, à Angers, aux côtés de ministres de la Santé européens, avec pour invité d'honneur le secrétaire d'Etat à la Santé des Etats-Unis, Michael Leavitt, la ministre française s'est rendue à la Sorbonne, au colloque organisé conjointe par le Leem et IMS Health Europe (1), pour présenter sa vision de la santé sur le « Vieux Continent ». Si les Etats Nations conservent pour l'essentiel leurs prérogatives sur le terrain de la protection sociale - principe de subsidiarité oblige ! -, la santé constitue cependant bel et bien un sujet communautaire, a souligné la ministre aux 700 invités présents à la Sorbonne. « Nos différences n'impliquent pas l'hétérogénéité de nos préoccupations », a-t-elle rappelé aux personnalités du monde de la santé présentes, en soulignant que l'unité des problématiques qui se présentent à tous les Etats peut effectivement conduire l'UE à développer des politiques convergentes. Le terrain de la santé publique est certainement propice à cette convergence. D'autres thèmes, tels la lutte contre les pandémies, la sécurité sanitaire ou encore l'accès aux soins des transfrontaliers au sein de l'UE peuvent également converger vers une réflexion et des actions communes.
Favoriser l'attractivitéLe point commun à l'Europe est certainement le vieillissement de ses populations qui induit la prévalence d'autant de formes identiques de pathologies. « La mise en œuvre d'une stratégie européenne, tenant en compte les effets de cette mutation démographique, apparaît donc nécessaire », a encore fait savoir la ministre, qui a placé la lutte contre la maladie d'Alzheimer, priorité du quinquennat français, également au nombre des priorités européennes, dans un espace qui ne « saurait être celui d'une Europe de la concurrence ou de l'égoïsme défensif ». Face aux nombreuses maladies, chroniques, orphelines et complexes auxquelles l'UE doit et devra faire face aujourd'hui et demain, Roselyne Bachelot a souligné que l'Europe a encore de nombreux défis à relever. Pour ne pas décourager les investissements nécessaires à la recherche privée, la ministre a demandé à ce que l'innovation soit rémunérée en tenant compte des pertes liées aux « échecs » de la recherche jusqu'à la mise sur le marché des produits. Il appartient par ailleurs aux gouvernements « de stimuler la recherche et l'innovation, tout en favorisant l'attractivité des investissements industriels », a encore avancé la ministre. Une équation qui n'est pas si simple à résoudre, a-t-elle poursuivi. Car il ne saurait être question à ses yeux d' « étouffer nos concitoyens sous le poids des cotisations » pour financer les traitements anciens et l'innovation dont ces derniers pourraient avoir besoin. Autrement dit, il appartient à l'industrie du médicament de faire preuve d'imagination pour déployer un modèle économique qui ne charge pas davantage la barque de la protection sociale. Car désormais, les industriels ont à faire face à de nouvelles instances de régulation économique qui, sous couvert d'évaluation médico-économique des produits de santé, entendent bien apporter leur contribution à la maîtrise des dépenses de santé.Jean-Jacques Cristofari -Rédacteur en Chef de Pharmaceutiques(1) « Les défis de la Santé en Europe », au cours duquel ont été soulignés « les nouveaux enjeux de l'accès aux produits de santé en Europe. Pharmaceutiques en rendra largement compte dans son édition du mois d'octobre 2008.