Information sélectionnée par MarcAbeilles : Transpiration mortelle du maïs
Publiée le 12-03-2009
Le printemps est de retour et dans les ruches, l'activité reprend. Ces insectes, dont la vie est toute entière tournée vers la production de miel, sont, avec tous les insectes butineurs, responsables de 80% de la pollinisation du monde végétal. Des insectes sociaux dont des essaims entiers sont parfois décimés.
Un printemps de tous les dangers, car boire les gouttelettes d'eau qui perlent à la surface des feuilles du Maïs peut tuer.
Les apiculteurs ont tiré depuis longtemps la sonnette d'alarme, mettant en cause l'utilisation de substances neurotoxiques dans l'agriculture, conduisant en 2004 la France à interdire le Gaucho et le Régent, et l'Allemagne y ajoutant le Cruiser. Ces trois insecticides commercialisés par la firme Bayer, sont, d'un point de vue de l'activité, identiques. Il s'agit d'agonistes de l'Acétylcholine, un neurotransmetteur présent dans le cerveau des insectes, comme du nôtre.
Toute la difficulté, face à ces molécules, est de montrer l'effet délétère.
Un pas vient d'être franchi par le Professeur Girolami et son équipe de
l'Université de Padoue, en Italie.
Les scientifiques se sont penchés sur un phénomène peu connu : la guttation. Il s'agit d'une forme de transpiration qui permet à certaines plantes comme le maïs, d'évacuer de l'eau par les stomates, sorte de pores à la surface des feuilles, lorsque la pression racinaire est trop forte. La guttation se produit généralement la nuit, en particulier lorsque les sols sont très humides.
Alors que les graines sont traitées en enrobage, permettant d'éviter, pour ces céréales des traitements aériens, les chercheurs ont eu l'idée d'évaluer la présence du neurotoxique dans ces gouttelettes. Ils ont découvert des concentrations 10 000 fois supérieures à la dose létales pour les abeilles.
Leur étude a montré que les gouttelettes d'eau issues de la guttation de plants traités tuaient les quelques minutes si elles s'abreuvaient en utilisant leur ligule, qui est leur langue trompe.
Le fabricant de phytosanitaires a jusqu'alors profité de contradictions qui ont pu apparaître dans les différents rapports. D'autres facteurs sont en effet incriminables dans les vagues de mortalité chez cet insecte. Et comme bien souvent, la vérité est vraisemblablement multiples, comme le sont les
interactions biologiques.
Comme le souligne Joe Cummins, professeur à l'université d'Ontario, c'est une combinaison de plusieurs facteurs qui doit être responsable de l'hécatombe des populations d'abeilles. Même si le neurotoxique ne tuent pas directement les abeilles, il affaiblit leur système immunitaire et les expose ainsi aux différents parasites incriminés par l'Agence Française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA). Comme par exemple les agents pathogènes fongiques pulvérisés en complément sur les cultures.
En tout état de cause, et parce que les abeilles jouent un rôle fondamental dans la pollinisation du monde végétal, et que le miel est un aliment aux vertus incomparables pour la santé, il est plus que temps que les politiques prennent les mesures de sauvegarde garantissant leur survie.
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Source :
http://www.frequenceterre.com:80/chroniques-environnement-120309-1054-Abeilles-Transpiration-mortelle-du-mais.html